Spectacle de la couleur et du noir et blanc


C’est sur un superbe coucher de soleil aux couleurs flamboyantes que nous diffusons notre première séance noir et blanc.

Ce matin, en quittant Uspallata, Ural file aussi vite que son ombre.

Mais très vite l’asphalte se métamorphose en « ripio » pour une bonne centaine de kilomètres et nous contraint à avancer au pas

L’occasion aussi d’être plus attentif au moindre mouvement sur ce plateau d’altitude désertique.

Là, ça bouge, prends les jumelles !

Oui, ce sont des Guanacos !

Un peu plus loin, des renards gris et des nandous, trop furtifs, nous ne réussirons pas à leur tirer le portrait.

A peine arrivés à Barreal en début d’après midi, nous faisons la connaissance d’Élodie une française résidant depuis 7 ans en argentine. Nous lui expliquons sommairement le principe du notre cinéma ambulant. Elle adhère immédiatement et se propose de nous aider à organiser une séance.

Pour le logement nous nous installons au camping municipal, l’un des plus agréable que nous ayons rencontrer en Argentine.

Dans ce village de 3 000 habitants, l’information passe par la radio locale en l’occurrence : radio La Roca. Alors, rendez-vous est pris dès le lendemain 10h pour diffuser l’annonce de la séance du soir sur la grand place. Mille mercis à Eliana l’animatrice hors pair, José le patron de la radio, et bien entendu à Elodie et Marcello qui nous accompagne et font office de traducteur.

La nuit venue, nous installons l’écran sanglé entre deux arbres, le projecteur sur son tripode et la sono. Le public a répondu à l’appel, d’autres se retrouvent là, comme chaque fin de journée à siroter du maté en famille ou entre amis. Notre tutrice traductrice procède aux présentations, s’en suit une discussion à battons rompus pour répondre aux questions des plus curieux et notre première séance débute par un dessin animé puis enchaîne avec le Cirque de Chaplin.

Applaudissements appuyés et chaleureux remerciements au clap de fin, ne voilà t-il pas un formidable encouragement à poursuivre ?

Le principe est acquis, comme le temps ne nous est pas compté, dès que l’opportunité se présentera nous tacherons d’organiser des séances dans les petits villages de liaison entre les principaux sites sud américains à découvrir.

Pour nous la soirée ne se termine qu’aux aurores. A peine le matériel rangé, nous voilà invités à fêter les 31 ans d’Iruya, le compagnon d’Elodie, assado, bon vin et bonne humeur à gogo.

Nous consacrons les deux jours suivants à arpenter la région. Tout d’abord une boucle par Calingasta via une piste mémorable, sous un soleil de plomb, où homme et machine auront besoin de pauses ombragés.

Puis direction le complexe astronomique d’El Léoncito pour une soirée le nez dans les étoiles.

Installation au camping du parc et rendez-vous au belvédère pour un coucher de soleil andin.

A partir de 21 h, l’œil rivé à l’oculaire Orion, Cyrus et consort nous dévoilent leurs atours.

Au matin nous visitons le plus grand télescope 100 % argentin fort de sa lentille de 2,15 m. Ici les scientifiques noctambules analysent uniquement les variations spectrométriques de la couleur des astres.

Redescendus sur terre, nous arpentons le Blanco, une immense étendue plane de sable stabilisé sans obstacle à 12 km à la ronde. Un paradis pour chars à voile.

Et surtout, l’endroit rêvé pour la première leçon de conduite de Marcelle !

Alain reprendra néanmoins les commandes pour rejoindre l’Escola Albergue de Villa Nueva.

Une appellation bien plus élégante pour un internat permettant la scolarisation des enfants de tous les hameaux isolés alentours.

Oui mais voilà, point d’enfants à qui proposer une projection cette semaine.

La fête nationale du 2 avril célébrant les vétérans des Malouines tombant un mardi les élèves sont exceptionnellement, pour des raisons logistiques, restés dans leur foyer pour toute la semaine.

A ce sujet, les Malouines restent argentines dans le cœur des argentins. La plaie ne semble pas, à ce jour refermée, comme en témoigne de nombreux monuments commémoratifs ou le rappel dans les programmes éducatifs dès le plus jeune âge.

Dommage, en route pour San Jose De Jachal, via la ruta 149, parsemée de superbes paysages et de rencontres notamment deux motards argentins et un cycliste brésilien.

De nombreuses chapelles bordent les routes argentines des plus modestes de la taille d’une niche de chien au plus cossues comme celle de la vierge de Lovasquez. Toutes sont régulièrement fleuries par les passants qui n’hésitent pas à un arrêt express pour une prière ou une offrande. Une vierge protectrice des voyageurs, il n’en fallait pas plus pour susciter notre halte.

Il est vrai que si le Pape Francisco est argentin le Messi l’est aussi.

Le gros bourg de San Jose de Jachal (12 000 hab) ne suscite pas grand intérêt, néanmoins il nous permet de croiser le chemin d’un groupe de chiliens voyageant en Ford et Chrysler des années 30.

Parties de Santiago, les vénérables auront gravis sans broncher le col de l’Agra Negra à 4 700 m avant de basculer en Argentine et faire la pause à Jachal.

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6 Commentaires


  • herbage noelle // // Répondre

    superbes photos !!!
    couché de soleil magnifique, nous en prenons plein les yeux
    à distance évidemment; bisous à bientot
    Noelle

    • Marcelle // // Répondre

      As tu remarqué le petit clin d’œil au mariage d’Enora/Aurélien avec l’alléluia de Jeff Buckley dans la vidéo de la chapelle de la sainte protectrice des voyageurs ?
      Bises

  • nicolas Chaine // // Répondre

    Salut les voyageurs, je prends beaucoup de plaisir à lire chaque nouvelle séance. Depuis votre arrivée en Amérique du sud, je n’ai pas pris le temps de vous envoyer un petit message, c’est donc chose faite.

    Un grand bravo pour le blog qui est vraiment très agréable à lire, j’apprécie tout particulièrement les anecdotes sur les sites visité et les petits points d’histoire. L’ajout des vidéos et un vrai plus est le montage est vraiment super.

    Pour le moment ce qui m’a le plus fait rêver c’est : les chutes d’eau de Iguazu, la préparation de l’Asado et les jeux de Gauchos, le glacier de Perito Moreno, les paysages du Passo Cristo Redentor et le seigneur Aconcagua.

    La Bise à vous deux et à la prochaine séance

    • Alain // // Répondre

      Merci Nicolas.
      Le voyage est une enciclopédie vivante pour qui s’interresse au monde.
      Bien entendu nous ne pouvons parler dans ce blog de tout ce que nous découvrons.
      Mais rien que pour ton intérêt à l’histoire nous compléterons dans les 24 h l’article “La ruta San Martin”, car il y a bien d’autres faits extraordinaires à relater.

  • Margot // // Répondre

    Magnifique!!! Merci de nous faire rêver!!!
    Gros bisous à vous…

    • Marcelle // // Répondre

      Avez vous reçu la carte postale?
      J’aurais bien eu besoin de toi pour mes petits petons.
      Bise à tous les quatre.

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