Nous passons la frontière à Irun et aussitôt la baie de San Sébastien (Donostia en basque) dévoile sa plage de La Concha (qui a en effet la forme d’une coquille Saint Jacques).
A partir d’ici, les contreforts des Pyrénées ne nous laissent guère le choix, c’est soit l’autoroute soit la corniche.
Pour y avoir goutter lors de notre périple à vélo (2014 – 2015), sans hésitation nous optons pour la route côtière. Cette option très sinueuse et à fort dénivelé nous laisse le loisir de redécouvrir les belvédères de la Costa Vasca et le charme des petits villages typiques désertés en cette saison.
Allure plus que modérée sur tout le trajet, à tel point que rétrospectivement nous nous demandons ; comment avons nous eu le courage d’emprunter une telle route à bicyclette chargés comme des mules ?
En plus du régal des panoramas, la récompense pour les papilles se nome « pintxos ».
C’est à Lakeito que nous retombons dans l’addiction dès le premier déjeuner (aqui vers 15 h).
Récidive pour le dîner (aqui vers 21 h) à Bernéo avec en prime un verre de « Vino tinto » puisque nous y faisons étape.
C’est à cette heure ci que la “plaza mayor” s’anime.
Lieu de rendez-vous incontournable de fin de journée,la foule déambule en famille sur l’esplanade et les bars font terrasses combles (et oui terrasse, il fait encore 18°).
Autre lieu qui attire la foule, le fronton où nous assistons à un tournoi de pelote à main nue entre des gamins d’à peine une douzaine d’années, les valeurs et les traditions basques se transmettent dès le plus jeunes âges. Les rouges contre les bleus distingués par une ceinture nouée à la tenue, polo et pantalon d’un blanc immaculé. La partie se joue en double, en deux sets gagnants de 10 points.
Le lendemain, la côte de Cantabria reste masquée sous un épais manteau nuageux et ce n’est qu’en arrivant à la mi-journée vers Getxo, en périphérie de Bilbao, que le voile se lève trop tardivement.
Pour traverser l’estuaire vers Portugalète, nous empruntons « la péniche ».
Elle ne lévite pas, mais transite suspendue au pont transbordeur Bizkaia en service depuis 1893.
En avant pour l’embarquement et une croisière jusqu’à l’autre rive.
Nous continuons la navigation de villages balnéaires en villages balnéaires, paradis des surfeurs, et à Zierbena nous prenons notre goûter au grand soleil (le thermomètre affiche 26°), le cafe con lache remplaçant le vin rouge bien entendu.
La journée s’achève à Somo sur la baie de de Santander.
Nous décidons de rejoindre Burgos par les petites routes de moyenne montagne. Un itinéraire quasi désertique, un vent de face violent et le passage de deux cols à 1200 m font que ce qui n’a pas été suffisamment anticipé arrive « panne d’essence ». Passage sur réserve, ça repart, mais 25 km plus loin c’est la panne sèche. Nous poussons le side-car sur 500 m, jusqu’à l’unique habitation providentielle visible à l’horizon.
Par chance, il y a bien âme qui vive. Nous demandons de l’aide le bidon à la main et sommes invités à nous réchauffer autour du poêle, puis conduits jusqu’à la première station de Burgos distante d’à peine 12 km.
Après un grand « muchos gracias » et la bise, nous voilà repartis. Juste après avoir fait le complément du plein, c’est la pluie qui repart sans discontinuité.
Aussi nous stoppons à mi-chemin de Madrid à Aranda de Duero pour passer la nuit au milieu du vignoble local.
La pluie n’a pas cessé ce matin. Elle nous contraint à de nombreuses haltes pour reprendre de la vigueur.
Nous redoutions l’arrivée sur les tentaculaires rocades madrilènes pour trouver notre route plein ouest en direction du Portugal. Il n’en fut rien.
Même le temps se remet au beau fixe, et l’après midi se métamorphose en une ballade bucolique à travers les champs d’oliviers,
dans une vallée protégée où les figues de barbarie narguent les sommets enneigés dépassant les 2500 m d’altitude.
La halte du jour se fait au camping de Pelayos de la Presa au bord du lac San Ruan.
Nous repartons « por la man(i)ana » comptant atteindre le Portugal en fin d’après midi. Mais le moteur laisse entendre un claquement discret en charge qui au fil des kilomètres ne cesse de s’amplifier. Vérification du niveau d’huile parfait, on continu. Au bout le 150 km ce claquement devient suffisamment alarmant, même au ralenti, pour nous intimer de faire une escale technique dans un garage moto à Plasencia.
A l’oreille, le mécanicien suppose un problème de distribution avec un risque probable de casse moteur si nous continuons en l’état.
Il se propose de confirmer son diagnostique demain, « valle ».
Rapidement nous trouvons un hôtel proche du garage et commençons à envisager les scenarii possibles.
Bien que le moral soit en berne, nous voilà à la découverte de la ville historique de Placensia où pour conjurer notre pessimisme nous nous encanaillons d’une sangria sur la « plaza mayor ».
La nuit porte conseil
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