Une histoire un peu française


Et oui Carlos Gardel est bien né à Toulouse, même si par la suite il a opté pour la nationalité uruguayenne pour échapper au service militaire puis à la mobilisation.

Alors continuons notre périple jusqu’à Colonia del Sacramento avec en fond musical un air de tango nasillard du célèbre crooner et les craquements du vinyle.

Fondée en 1680 par les portugais, la place bascule plusieurs fois entre les mains espagnoles et brésiliennes avant de devenir définitivement uruguayenne à l’indépendance 150 ans plus tard.

La ville fortifiée portugaise est aujourd’hui classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO.

Nous voilà de retour sur la capitale après une boucle de 2 600 km, mais avant de rendre notre voiture de location, faisons un détour par la citadelle de Cerro pour admirer le panorama sur la baie de Montevideo.

Comme nous sommes en Amérique latine, il est impensable de ne pas parler football.

Et plus encore en Uruguay puisque le pays accueille, 100 ans après son indépendance, la toute première coupe du monde en 1930 dans son « Estadio Centenario ».

Sous l’impulsion de Jules Rimet président de la FFF et de la FIFA, l’Uruguay se voit attribuer l’organisation de ce premier mondial.

Bien qu’à l’époque le pays ne compte guère plus de 2 millions d’habitants, il rayonne largement sur la scène « footbolistique » avec ses deux victoires dans la disciple au JO de 1924 à Paris et 1928 à Amsterdam.

Autre atout non négligeable, la « Suisse de l’Amérique du sud », dispose de suffisamment de moyens pour proposer de financer les déplacements et l’intendance des équipes participantes, ce qui finit par convaincre définitivement les instances internationales.

A l’affiche du match d’ouverture : France / Mexique.

En ouvrant le score, le français Lucien Laurent inscrit le premier but en coupe du monde.

Malheureuse la France ne passera pas le premier tour, et au plus grand plaisir du pays organisateur, l’Uruguay remporte la finale face à l’Argentine et inscrit son nom sur le trophée Rimet (dessiné par le français Albert Lafleur) alors vierge.

Un trophée à la vie chaotique, dérobé en Angleterre en 1966, puis retrouvé après demande de rançon par un chien puis définitivement subtilisé en 1983 au Brésil.

Un double sera alors fabriqué et remplacé en 1971 par le trophée actuel.

Désormais l’original reste dans les locaux de la FIFA à Zurich, et le pays victorieux ne reçoit qu’une réplique en laiton plaquée or.

Revenons à Montevideo, et déambulons à travers la vieille ville, ses places, ses artères, son emblématique Palacio Salvo et son traditionnel tango de rue du dimanche soir.

Et puisque nous sommes en pleine festivité de carnaval direction, en soirée, les « tablados ».

Chaque quartier possède son « tablado », scène en plein air où se produisent de trois à cinq groupes par soir.

Hormis les Candomes que nous avons déjà abordé, on distingue trois genres de formations :

  • les murgas, groupe de chansonniers sur un plan musico théâtral

  • les humoristas, comme son nom l’indique,

  • les parodista qui parodient une œuvre existante.

Un seul maître mot critiques et satires de la vie politique du pays et locale, comme exutoire de la parole du peuple.

Un spectacle totalement amateur d’une qualité d’exécution époustouflante qui en dit long sur le travail de préparation (chorégraphies, chants, instrumentations, costumes, etc.) avant d’obtenir un tel niveau de professionnalisme.

Au sujet des Candomes, nous nous interrogions sur la symbolique de la femme à l’éventail et de l’homme à la canne en haut de forme et bien la réponse nous parvient d’un docteur en anthropologie (merci Daniel).

La femme mure et enrobée à l’éventail représente la fécondité et la bonne chaire et l’homme à la canne n’est autre qu’un guérisseur symbole de santé.

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