Un petit saut de puce entre Barcelone et Madrid et là les choses sérieuses commencent.
Embarquement via un bus et une rampe sur le tarmac, ça sent le lowcoast.
Et c’est parti pour 15 heures de vol et la totale, tropique du cancer, équateur et tropique du capricorne, ça n’a pas l’air de l’émouvoir plus que ça, heureusement Marcelle veille !
Mais à l’arrivée et avec les quatre heures de décalage, qui a le moins de cernes aux yeux ?
L’Uruguay nous accueille sous un orage tropical (27° et 90 % d’humidité).
Il n’y a plus qu’à suivre les autochtones pour prendre un bus qui nous conduira à notre hôtel. Un balbutiement au chauffeur « centro cuidad » auquel il répond « si », en avant pour trois quarts d’heure.
Maintenant il s’agit de demander au chauffeur à quel arrêt nous devons descendre, et là une jeune fille nous répond dans un français parfait « je vous le dirai » d’autant que pour l’adresse nous avons fait simple, hôtel Uruguay, avenue Uruguay.
Une journée pour récupérer, une autre pour prendre des nouvelles du transport maritime et faire un rapide tour de la capitale et enfin une troisième pour organiser notre séjour en Uruguay.
Et tous ces petits détails complètement anodins, comme le rayon maté,
conditionné jusqu’à 5 kg,
ou le cannabis d’état,
qui ouvre l’esprit et le referme rapidement.
Dans tous les cas, l’intérêt culturel de Montevideo reste très très limité. De plus les eaux boueuses du Rio de la Palta n’incitent pas vraiment à y faire trempette et ne compter pas faire un séjour gastronomique dans ce pays totalement américanisé de ce point de vue aussi.
Alors nous voilà affublés de notre « CHEVROLET », non pas la V8, la plus petite la 1000 cc, pour notre circuit de trois semaines à la découverte des secrets cachés de l’Uruguay.
D’abord la côte en remontant vers le Brésil, et Piriapolis la première station balnéaire, sans aucun réel attrait si ce n’est qu’elle soit l’œuvre d’un seul et même homme Don Francisco Piria, fondateur de la ville en 1893.
Puis Puenta Del Este, le Saint Tropez Argentin. Ah bon Argentin !
Petit rappel contextuel, 3,5 millions d’habitants en Uruguay et 43 millions en Argentine.
Bien que l’Argentine dispose d’un immense front de mer, celui ci ne possède quasiment aucune plage et les eaux de l’atlantique sud y sont bien trop froides pour la pratique de la baignade.
Délai de la traversée du Rio de la Plata par le ferry entre Buenos Aires et Montevideo, 4 heures.
Alors la jet set argentine et la nomenklatura Uruguayenne se donnent rendez-vous à Puenta del Este dans un entre soi inaccessible au commun des mortels. Luxe à tous les niveaux, hôtels, restaurants, boutiques, voitures, les plus belles plages d’Uruguay, ne sont plus Uruguayennes.
Ici on règle en dollars et la promotion immobilière bat son plein, d’autant que le pays n’est pas trop regardant sur la provenance des fonds ou l’entrée de devises.
Un peu plus loin nous tentons de nous poser à José Ignasio, un tout petit bourg mais impossible de trouver un hébergement à moins de 150 $ soit moitié prix qu’à Puenta del Este.
Alors on s’éloigne du rivage en direction de la Rocha et isolée en pleine nature nous trouvons, à la nuit tombée, une pension tenue par un jeune couple allemand. Pour 73 $, vous avez droit à une chambre au toit en tôle ondulée, une literie faite avec des palettes et des sanitaires communs.
La folie des plages se répand sur tout le littoral et entretient une spirale inflationniste où le rapport qualité/prix devient ubuesque même dans les lieux soit-disant à petit budget.
Ultime tentative à la Paloma, Agua Dulce, et Castillo en vain, tout est complet et envahi par des hordes d’argentins.
Il nous faudra poussé jusqu’à la Puenta del Diablo pour enfin trouver, grâce à la rencontre fortuite d’un couple de français installé sur place, une cabana à tarif « entre compatriotes ».
En outre, comme un irréductible village Uruguayen, ici point d’immatriculation argentine.
Domi et Jean Yves passe l’hiver de l’hémisphère nord depuis une dizaine d’années dans la maison en dur à côté de la cabana qu’ils ont fait construire pour de la location saisonnière.
Pour le ravitaillement comme tout le monde nous allons à Chuy à la frontière Brésilienne à peine à une quarantaine de kilomètres pour profiter de la détaxe.
Nous nous équipons d’une tente et d’un matelas gonflable pour nous affranchir à l’avenir des coûts exorbitants des hébergements.
Accessoirement cette petite tente fera office de moustiquaire dans ce pays chaud et humide aux deux tiers marécageux ou inondable.
Ici la vie s’organise entre la Parillada,
et la plage,
dans une ambiance franchement baba-cool.
Merci de nous avoir fait découvrir votre petit bout de paradis durant cette semaine bien sympathique et reposante.
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