Ca y est c’est parti pour de bon, direction le sud.
Ce matin le clic ou le scratch de chaque fermeture des bagages n’avait pas la même portée, la même résonance et leur arrimage sur le side-car vérifié plus minutieusement, plus solennellement.
Après plus d’une année de préparation, la route se déroule à nos roues.
Droite ou sinueuse, l’avenir nous le dira.
L’avant goût de l’appréhension s’estompe peu à peu face aux saveurs du voyage.
Le moteur ronronne tranquillement, nos âmes s’apaisent.
Ce début de parcours nous le connaissons parfaitement pour l’avoir pratiqué en tant que cyclotouristes.
Le pont de Saint-Nazaire rapidement avalé, nous voilà déjà chez nos voisins vendéens où nous faisons étape à la ferme auberge « l’île sauvage » à Bouin.
Une halte qui ne nous est pas inconnue et où nous ne sommes pas inconnus. Tien, ne serions nous pas encore tenter de rechercher certains repères ?
Et puis ce soir sera un dîner en tête à tête alors n’hésitons pas : foie gras maison et anguilles. Tien, si le partage a du bon, se retrouver l’est aussi.
Au matin nous attendons la marée basse pour emprunter le fameux passage du Gois.
Record battu en une minute et trente deux secondes. Si, si c’est possible !
Une bref coucou aux charentais qui veulent nous retenir à Royan en nous barrant la route par l’estuaire de la Gironde.
Alors on prend le bac pour basculer dans le 33..
Avant qu’il n’accoste, nous sommes nous-même accostés par une dame intriguée par notre attelage.
Vous allez où comme ça ?
Vous faites quoi avec « Ciné In Side » ?
Et de fil en aiguille vous allez dormir où ?
Dans un Hôtel à Soulac.
Nous habitons Soulac venez dormir à la bonne franquette à la maison.
Allez on embarque…
On débarque, on suit nos hôtes improvisés jusqu’à leur demeure pour y passer une chaleureuse soirée.
Nous nous souviendrons de cette première invitation spontanée, un grand merci à vous deux Raymonde et Jean.
Et voilà comment des inconnus font connaissance sans à priori, sans préjugé et se quittent le lendemain en s’embrassant et se souhaitant toutes les bonnes choses de la vie.
Une éclaircie pointe le bout de son nez alors en route. Elle sera de courte durée, nous voilà rapidement trempés de la tête aux pieds.
Ligne droite, re- ligne droite, ah une courbe pour contourner la bassin d’Arcachon, puis ligne droite à nouveau mais cette fois ci Landaises.
Nous renonçons à nous arrêter de peur de ne plus avoir le courage de repartir sous la pluie.
Ca grelotte sur la moto et dans le panier, jusqu’à ce que l’esprit lâche prise et installe le corps dans une torpeur, imaginant que nos vêtements saturés d’eau se réchauffent à la chaleur humaine créant une sorte de pellicule étanche et protectrice.
En d’autres termes, “on ne peut plus, être plus mouillé”.
Nous arrivons en fin d’après midi sur Souston chez le frangin qui nous héberge pour la soirée.
Il nous faudra une douche bien chaude, à vider un cumulus, pour stopper les tremblements.
Et bien sûr squatter tous les convecteurs pour faire sécher notre panoplie de biker détrempé.
Nous repartons encore humide de la veille pour un saut de puce jusqu’à Saint Jean de Luz.
Un petit détour par la jetée de Socoa pour un déjeuner de chipirons à la plancha (encore un repère), en terrasse s’il vous plaît, et retour sur Ciboure pour dénicher, dans les hauteurs, un hôtel à la vue à couper le souffle sur la baie, la Nivelle et le port.
Hôtel “Agur deneri” en basque qui se traduit par “Au revoir”, comment savent-ils ?
Dans l’après midi nous nous afférons à la vidange des 8000 km.
Un entretien des plus confortable puisque Jakes le concessionnaire Ural de Saint Jean de Luz nous met à disposition son atelier et Olivier bienveillant m’achalande de tous les outils, bacs, et autres fournitures sans que nous soyons obligés de déballer notre caisse à clous.
Au matin, avant de quitter l’hôtel réglage à froid des culbuteurs, graissage puis…
départ pour le même pays Basque.
Coucou ça a l’air bien parti mis à part les caprices de la météo.
On attend la suite avec impatience et on vous souhaite bonne route sous un ciel plus Clément.
Bisous.
Isabelle et Michel
Nous ne sommes plus tout à fait étanches, mais encore sensibles à vos chaleureux encouragements.
Bises
Super Raymonde et Jean 8000 km déjà maintenant 🏁a quand le grand saut 👍