Le hasard nous conduit jusqu’à Cordoue et heureusement que le hasard existe.
Notre diagonale pour rejoindre Barcelone croise l’Andalousie et comme nous avions déjà séjourné à Séville notre dévolu se tourne vers Cordoue.
Entre ces deux villes majeures distantes de 150 km, se succèdent sans discontinuité des orangeraies. La tentation est trop forte, impossible de résister à la maraude de quelques fruits à pleine maturité gorgés de soleil ibérique.
Un peu plus loin se dessinent à l’horizon les contours du château médiéval d’Almodovar que nous visitons en toute légalité.
A l’arrivée sur Cordoue, notre lot quotidien, trouver un hébergement. Ce sera un « apartemento touristico » au cœur du centre historique donnant sur un magnifique patio et tout ça pour le budget d’un Formule 1 gaulois !
Une fois logé et le side-car parqué, penser au ravitaillement, et une fois repus organiser les visites du lendemain sans oublier de mettre à jour le carnet de route.
Un quotidien improvisé qui nous laisse que peu de temps morts mais riche en émotions et découvertes.
Enjambons la Gadalquivir par le pont romain baigné du soleil matinal,
et nous voilà face à l’Alzasar flanqué de ces deux tours, résidence successive des gouverneurs romains, des qualifs Maures, des rois d’Espagne et enfin prison pour hérétiques (comme quoi ils n’étaient pas si mal logés),
et ses jardins, aménagés à la chrétienté retrouvée mais d’inspiration mauresque, que Marcelle aura à chœur de parcourir dans tous les sens.
Du haut de la tour des lions, on aperçoit jouxtant les jardins, les écuries royales datant de la renaissance qui auraient accueilli jusqu’à 2000 chevaux exclusivement de race andalouse.
L’occasion d’avoir le privilège d’apprécier la grâce de l’art équestre andalous.
Enfin la voilà la Mezquita, le plus vaste lieu de culte qu’il nous ait été donné de visiter. A l’opposé de Saint Sophie, cette mosquée est devenue une cathédrale. Les architectes bâtisseurs du XIV siècle érigent un transept au centre de l’immense salle de prière originelle de plus de 24000 m² soutenue par près d’un millier de colonnes à double arches.
Ils auront néanmoins la délicatesse de conserver le mihrab, le jardin des orangers et le dôme du minaret qui sera surmonté d’un clocher.
C’est d’ailleurs du sommet de ce clocher, en observant les terrasses alentours, que l’on éprouve l’irrésistible envie de plonger dans le dédale des ruelles et de s’y perdre jusqu’à la tombée de la nuit.
Il ne nous reste plus qu’à pousser portes ou grilles au gré de nos errements pour découvrir l’envers de ce labyrinthe avec ces magnifiques patios cachés au cœurs d’insoupçonnables « palacios ».
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