Au deux tiers de notre circuit uruguayen nous atteignons le nord ouest, réputé pour ses thermes.
Notre dévolu se jette sur ceux d’Almeron, sans prétention, populaires et ma foi bien agréables.
Ce sera ensuite Paysandu, la capitale de la région du même nom, sur les rives du rio Uruguay.
Un fleuve capricieux qui nous réserve un accueil subaquatique.
Heureusement le centre ville garde les pieds au sec.
Mais à quoi ressemble une préfecture uruguayenne sachant que la capitale Montevideo capte à elle seule la moitié des 3,5 millions de ressortissants du pays ?
C’est une ville de 30 à 50 mille habitants, structurée autour d’un quadrillage de rues à sens uniques. Une place centrale, la place de l’Indépendance accessible par deux axes majeurs convergeant, la « calle Aritigas » (el liberator) et la « calle du 18 juillet » (date de la première constitution de 1830).
Une ville bigarrée où cohabitent quelque bâtiments coloniaux fin XIX ième dans leur jus et des constructions plus contemporaines qui semblent presque dans le même état !
Paysandu ne déroge pas à ce schéma et s’enorgueillit même d’une cathédrale et d’un cimetière classé au patrimoine national.
Un peu plus au sud à San Javier, nous découvrons l’épopée des expatriations du début XX ième siècle. Ici ce sont 300 familles russes fuyant le régime tsariste (Nicolas II) qui s’installent en 1913 sous la houlette d’un chef spirituel Vasili Loubkov. Dès 1920 l’homme est sommé de quitter la petite communauté qui devient alors laïque. Une laïcité qui facilitera l’intégration mais n’épargnera pas les descendants, soupçonnés par amalgame de communisme, de la dictature uruguayenne entre 1973 et 1984.
Aujourd’hui, la communauté totalement assimilée met en exergue ses racines à des fins plutôt touristiques.
L’Uruguay compte de nombreuses autres communautés d’expatriés comme New Berlin, New Helvetiqua ou Verdun dont les noms évoquent la provenance.
Toutes ses communautés d’agriculteurs et d’éleveurs, une fois l’autonomie acquise, prospèrent via l’exportation massive.
Et c’est là que le rio Uruguay revêt son rôle stratégique, puisque navigable jusqu’à Salto dans le nord du pays à plus de 400 km de son embouchure.
En outre, les gros cargos peuvent l’emprunter sur 150 km jusqu’au dernier port en eau profonde de Fray Bentos.
Ici la révolution industrielle verra le développement d’usines de salaison de viande bovine (corned-beef). Après une production exponentielle directement liée aux grand conflits internationaux et mondiaux, le produit perd de son intérêt et toutes les usines finissent par mettre la clé sous la porte.
Néanmoins la ville revit aujourd’hui grâce à son pont international constituant la première frontière terrestre avec le voisin argentin.
Pour l’heure nous restons en Uruguay et empruntons un pont bien plus modeste pour rejoindre Las Canas.
Une petite station balnéaire sur les rives du fleuve. Nous y ferons la rencontre de trois bikers argentins Jorge, Hector et JC, résidant dans le sud de Buenos Aires ; rendez-vous est pris à notre passage dans un mois.
Et d’un couple de ch’ti bien de chez nous, Christiane et Patrick fraîchement débarqués en Uruguay (comme nous) avec leur camping-car (pas comme nous) pour un tour d’Amérique du sud (comme nous mais dans l’autre sens).
Nous concluons notre odyssée sur les rives fleuve Uruguay à Carmelo. A cet endroit, le delta du fleuve argentin Parana et le fleuve uruguayen se rejoignent pour former le rio de la Plata qui baigne Buenos Aires et Montevideo.
Nous logeons dans un « hostel » (catégorie de logement en dessous de hôtel) psychédélique.
D’un autre coté le propriétaire y fait d’étranges cultures.
L’emblème de cette petite ville balnéaire est son pont tournant que l’on actionne à la force des bras.
Mais aussi sa plage, rendez-vous de fin d’après midi, pour la baignade dans les eaux pas très limpides du fleuve,
ou pour le farniente sur le sable fin jusqu’au coucher du soleil.
En cette soirée du 28 janvier débute le fameux carnaval pour une durée de 40 jours.
Nous assistons à la parade d’ouverture dans un modeste quartier de Carmelo avec le Candombe Colibri.
Le Candombe est une formation de percutions (tambours) précédée de danseuses. Chaque quartier monte son Candombe, prépare une chorégraphie, élabore des tenues de parade (s’il en a les moyens) et défie les Candombes des autres quartiers.
Le défilé suit un protocole immuable, d’abord les étendards aux couleurs du Candombe, puis les danseuses et danseurs de samba et enfin les percussions.
Trois autres symboles nous interpellent, l’homme portant au bout d’une perche une lune ou une étoile, la vielle femme à l’éventail et le vieil homme en haut de forme avec une cane. Nous tenterons de percer le mystère de cette symbolique plus tard.
Le lendemain, encore enivrés des rythmes d’origine afro de la soirée nous tombons nez à nez sur des domaines viticoles.
Est ce la présence d’anciennes missions jésuites, qui a déclenché dans cette région, le développement d’un vignoble pour le vin de messe ?
Que nenni, juste une vague d’immigrants basques venue s’implanter à la fin du XIX apportant dans leurs bagages le Tannat un cépage du Sud Ouest (Madiran).
Le raisin quasi à maturité, les vendanges débutent dans trois à quatre semaines soit mi février.
Il n’y a que peu de chance de pouvoir déguster des crus uruguayens en dehors du territoire car l’exportation reste très marginale moins de 10 %, profitons-en.
que de visite ; des souvenirs plein les yeux profitez bien de se magnifique voyage ; je vois que vous faites d’agréable rencontre des chti’s incroyable! des contacts pour vous en rentrant j’espère c’est toujours agréable de revivre certain moment, et que deviens Ural avez-vous des nouvelles!! il continue sa route j’espère ; vous allez fèter les retrouvailles; nous pensons très fort à vous ; et suivons votre voyage à distance par les photos merci pour toute cette magie; bisous
Salut Noelle,
Merci de nous suivre assidûment et pour tes petits mots d’encouragement.
Ural arrive à Montevideo le 19 février.
Pour l’instant nous visitons Iguazu côté Brésilien, Argentins et Paraguayen. jusqu’au 10. Puis de retour sur Montevideo nous repartirons une semaine pour découvrir Buenos Aires.
A toute